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Le pseudo-scandale J’ai pris connaissance du Sonnet du Trou du Cul, coécrit par Verlaine et Rimbaud, au début des années 90, j’étais alors étudiant. Un prof de français avait été mis à pied pour l’avoir fait étudier à des collégiens. On s’offusquait qui de la censure, qui de l’homophobie, qui de l’éducation sexuelle à l’école... Bref, les éternels débats auxquels les médias nous ont toujours habitués. À l’époque, dans mon souvenir, on ne parlait pas de la qualité du sonnet, du contexte, ni même que c’était un (...)
14 février 2013
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M. Joachim Séné, pasticheur de littérature reçoit le courrier électronique suivant qu’il nous prie de publier sur notre site :
Monsieur,
Depuis 7 ans, je souffrais du mal des transports ferroviaires aggravé par une coulrophobie et une alexandrite bégayante.
À la lecture de Notre Auber de Hervé le Tellier un mieux sensible s’est manifesté dans mon état ; une application d’un quatrain quotidien de votre Métro ivre m’a ensuite radicalement guérie.
Je précise avoir utilisé la version numérique et (...)
26 janvier 2013, par Franck Garot
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C’est un large fauteuil — Louis quinze peut-être — Il est là dans un coin avec des airs de veuf Son beau reps jaunissant n’est plus tout à fait neuf, Et son bois très ancien fleure encor bon le hêtre.
Que fait-il esseulé, ce vénérable ancêtre Qu’éclaire la lueur sourdant d’un œil de bœuf ? Son dossier disparaît dessous un drap d’Elbeuf Et ses bras sont tendus, semblant chercher un maître.
Il se souvient, c’est sûr, des grands postérieurs, Des bandes de gamins sautant sur lui, rieurs, Des fessiers de marquis, (...)
3 janvier 2016, par Jean Calbrix
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Le soleil éclairait la moitié nord du rectangle de pelouse vert sombre que le mois de juillet avait rehaussé des fleurs de trèfle blanches aux têtes pointillistes tandis que la zone sud était rafraîchie par l’ombre du hangar de briques orange, sales, cuivrées, dont la haute porte coulissante de bois goudronné était fermée, les trois autres côtés de la pelouse étaient clos par du grillage plastifié tressé en losanges, nu de toute végétation ornementale et formant une fragile frontière avec un champ de blé (...)
18 juin 2019, par Joachim Séné
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Lever, tel du bon pain, à une heure située entre minuit et six heures, ce qui laisse une certaine marge de manœuvre pour pouvoir dialoguer sereinement avec sa femme. Puis, d’un pied alerte, dans la foulée, si j’ose dire, la cérémonie du café sur le balcon, qui s’apparente, mais de très loin, à l’annonce que habemus papam et qu’il est pas encore tout à fait prêt à discourir.
Ablutions furtives dans le plus proche ruisseau. À défaut de ruisseau, bataille de pistolets à eau dans la chambre des enfants (...)
3 octobre 2011, par Claro
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On demandera à Nicolas, dont la prétention n’est que de diriger le pays, ce qu’il pense de la petite cuillère, tout en la produisant obligeamment sous son grand nez obséquieux, et la réponse sera ainsi connue de tous : rien. Nicolas n’en pense rien. On se demandera alors si l’individu pense quelque chose ou dans quels tréfonds s’est égarée la belle page de son discours. Notre homme s’emporte, il aurait attendu d’un possible dirigeant une réponse d’une portée plus ample et d’une attitude plus altière. Pour (...)
27 octobre 2011, par Xavier Garnerin
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Tante Eugénie me reproche mes activités littéraires, dénonce ma pratique du aïe-cul qui serait contre nature et m’invite à me confesser, à me rapprocher de Dieu car selon elle, il n’est de plus beau poème que le psaume. Mais non, Tata, lis mon dernier haïku :
le père le fils le saint esprit
Installé dans le café où j’ai mes habitudes, j’entends mon voisin expliquer à son fils d’environ huit ans ce que tout homme doit savoir : Tu ne le diras pas à maman, hein ? Oui, il ne faut jamais faire souffrir (...)
20 octobre 2011, par Franck Garot
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Première Gnossienne composée et interprétée par Franck Garot Extrait de Quatre Gnossiennes de Franck Garot
3 novembre 2012, par Franck Garot
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édition du 9 avril 2016 : corrections de l’auteur d’après les remarques de Laurent Mauvignier
Ce regard quand elle est rentrée et qu’elle m’a vue dans sa cuisine avec ses filles, quand elle m’a vue leur préparer des pancakes. Ce même regard qu’elle adressait à son père avant, ce regard terrible. Et moi, dans sa cuisine. Moi ne sachant que faire de ce regard, incapable de le soutenir, cherchant à désamorcer une charge, ou à baisser une tension électrique. Ce sont les petites qui – Ce ne sont plus des (...)
8 septembre 2011, par Franck Garot
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Bock se leva, se dirigea vers les escaliers, se prit les pieds dans la carpette et tourneboula cul par-dessus tête jusqu’au bas des marches, puis s’affala dans l’entrebâillement d’une porte. Comme une flaque. Comme un ballot. Comme un ballot-flaque. Le matin, c’était un peu tous les jours comme ça.
Il n’était pas dans les habitudes de Bock de se plaindre de sa destinée, pas plus qu’il n’était dans celles de la destinée de se plaindre des habitudes de Bock. Il n’était d’ailleurs pas non plus dans les (...)
1er septembre 2011, par Xavier Garnerin